Depuis la création de la fameuse “DS”, en 1993, pour sa première exposition personnelle à la galerie Chantal Crousel, Gabriel Orozco poursuit la transformation d’objets, de situations, par un geste d’une simplicité extrême.

Il dépouille la chose originale de son passé chargé de mémoire et lui confère une existence nouvelle, un nouveau point de départ à remplir de sens qui reste à inventer.

Ainsi, dans la foulée de la Citroën DS coupée en deux dans le sens de la longueur, rétrécie puis rassemblée, de l’”Elevator” (1994) coupé dans son milieu horizontalement, et privé de quelques boutons d’étages, puis rassemblé, mais avant tout cela : la “Naturaleza recuperada” (1990), deux moitiés de chambres à air de pneus de camions coupés en deux en rassemblées en une boule, et - plus près de nous : “Mama” (1998), la maison rassemblée en raccourci de manière extrêmement efficace (exposée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris) - dans la présente exposition, Gabriel Orozco a retiré le mur central du premier espace de la galerie, pour inscrire dans son milieu ouvert une table d’accueil allongée, qui réunit les deux espaces en un.

Tout ce qu’il a déplacé a été récupéré : les pans de murs, taillés aux dimensions des frottages de Havre-Caumartin (200 x 100 cm, 1999) dans la salle suivante, sont devenus des fragments de passé et d’avenir figés dans leur point zéro. Les résidus de la nouvelle table ont été transformés en autant d’objets qui véhiculent une histoire de sculptures du 20ème siecle.

En parallèle, une nouvelle oeuvre vidéo “Zocalo” (1999), observation de la place principale de Mexico - qui doit son nom à un socle érigé en son milieu qui n’a jamais reçu de sculpture - ainsi que six photographies nouvelles, viennent étayer cette exposition en tout point remarquable.

 

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