La Galerie Chantal Crousel est heureuse d'annoncer la nouvelle exposition de José María Sicilia. Eclipses est le titre donné à un cycle de peintures (huile sur cire d’abeille) et de dessins (gouache, graphite sur papier japonais) qui explore le phénomène du papillon comme image de l'insaisissable.

« On pourrait presque risquer l’hypothèse qu’à chaque dimension fondamentale de l’image correspond rigoureusement un aspect particulier de la vie des papillons : leur beauté et l’infinie vérité de leurs formes, de leurs couleurs ; la tentation et l’aporie d’un savoir exhaustif sur ces choses fragiles et proliférantes que sont les images et les papillons ; le paradoxe de la forme et de l’informe contenu dans la métamorphose. »1

Les travaux de Sicilia mêlent habilement une approche poétique et une réflexion sur la forme. On peut parler d'une « recherche du coeur de la peinture »2, et cette recherche, l'artiste la mène à travers une étude toujours plus poussée de la relation qui existe entre la lumière et la matière de l'oeuvre. En effet, après La Luz que se Apaga , la série Eclipses  est l'expression de cette lumière fugace, toujours centrale dans la quête de José María Sicilia, lequel s'obstine à approcher l'insaisissable mystère de la mort.

Les voyages de l’artiste, notamment ceux effectués dans les pays arabo-musulmans et orientaux en général, nourrissent son inspiration. L’intérêt qu’il porte à cette culture se traduit dans son œuvre, par l’utilisation de motifs et matériaux à consistance spirituelle. José María Sicilia croit fortement à la continuité des échanges comme langage de demain.

« Pour Sicilia, la cire d’abeille est devenue un matériau indispensable dans son dialogue pictural avec la lumière; le degré d’intensité que possède cette substance lumineuse, non seulement en mémoire de son versement liquide sur la surface de la peinture, mais aussi de par la manière dont elle reçoit la peinture et réfléchit la lumière, créant ainsi un espace vide en son sein. »2

Dans « Las Mil Noches y una Noche »2 , Alicia Chillida raconte : « Sicilia hiberne à Paris, et il fait ses dessins pendant la froide saison ; cependant, ses grandes et lumineuses peintures émergent au printemps et à l’automne. Il semble donc que son rythme de production soit en accord avec les cycles de la nature, la moisson, la migration des oiseaux, le monde microscopique des insectes. Comme s’il y avait eu un échange profond entre le macrocosme et le microcosme, entre le rêve et l’éveil. »

A l’occasion de cette exposition, la Galerie Chantal Crousel édite une publication Eclipsesavec un texte de Georges Didi-Huberman.

1 Georges Didi-Huberman, "L'image papillon", dans José Maria Sicilia, Eclipses, éditions ASSN, Galerie Chantal Crousel, 2007.
2 Extraits du texte « Las Mil Noches y una Noche » de Alicia Chillida, dans Las Mil y Una Noches, de José María Sicilia, Enrique Morente et Juan Goytisolo, Editions Centro Atlántico de Arte Moderno (CAAM), 2005-2006.

plus