La galerie Chantal Crousel présente du 14 novembre 1998 au 9 janvier 1999 un ensemble d'oeuvres récentes de l'artiste espagnol José María Sicilia. Cette exposition met en parallèle pour la première fois de grands tableaux peints à l'huile sur cire d'abeille et des travaux en céramique : des ruches et des repose-tête.

Le titre donné à l'ensemble : La luz que se apaga (crépuscule) reprend celui de l'exposition de José María Sicilia au Palacio de Velàzquez à Madrid (1997-8), puis au Palais des Beaux-Arts de Charleroi (1998) : l'Horabaixa (crépuscule - en mallorcain). Ce terme indique l'état d'esprit dans lequel José María Sicilia dirige son travail : le questionnement de "ce qui vient après".

Au-delà de leur immédiate et intranquille beauté, les oeuvres de José Maria Sicilia nous transposent dans des territoires frontières, où les réponses deviennent questions, où le familier se fait étrange, où la mémoire est mise en âbime.

Dans la suite de peintures Flores rojas (fleurs rouges), José María Sicilia pose la couleur sur une succession de couches de cire vierge, la laisse s'étaler au hasard et se figer dans la dernière couche de cire, recouvrant par endroits des pages d'un texte inaccessible. Loin de tout mysticisme, ces feuilles de Coran ou autres textes sacrés sont les ombres d'une mémoire et d'un patrimoine spirituels - origines de notre culture - dont notre époque semble perdre les chemins d'accès.

Les Colmenas (ruches) - en céramique, dont les formes s'inspirent des diverses ruches observées au gré de voyages, évoquent le calme apparent d'autant d'ouvrages vitaux dérobant au regard un processus de transformation fascinant, essentiel . Suspendus sous un glacis blanc - hibernation.

Les Almohadones (repose-tête) - en céramique, traces voluptueuses, révèlent une atmosphère flottante entre repos et éveil, entre sommeil et mort - passages raccourcis . Supports de rêves empreints du regard du dormeur.

plus