Initié en 1999, " The Land " (une traduction littérale du Thaïlandais à lʼanglais donnerait : the rice field, le champ de riz) est le résultat de la fusion entre les idées émises par différents artistes de cultiver un endroit de et pour un engagement social.

" The Land " se situe à proximité du village de Hang Dong, à vingt minutes de route du centre de la capitale provinciale Chieng Mai.  
En raison des inondations et des crues importantes dans la région, certains cultivateurs ont vécu des temps très difficiles et la riziculture nʼa pas été très productive. En conséquence, certains champs de riz de la région ont été offerts pour le développement, les riziculteurs partant à la recherche de terrains plus propices ailleurs.

Si au départ lʼinitiative dʼacquérir des champs de riz fût lancée par deux artistes thaïlandais, le projet a été mené de façon anonyme et sans concept de propriété." The Land " se devait dʼêtre cultivé comme un espace ouvert, mais avec une certaine idée de communauté, dʼéchange et dʼexpérimentation vers dʼautres champs de pensées.
Telle quʼelle existe aujourdʼhui, la terre ainsi que son environnement topographique
(paysage) sont travaillés suivant la philosophie et les techniques agricoles dʼun fermier thaïlandais du nom de ( …) .  
Les caractéristiques topographiques : 1/4 de terre (masse) 3/4 dʼeau (liquide), sont basées sur la composition du corps humain. Étant donné la présence dʼeau alentour, avec un cours dʼeau irrigué dʼun côté et une rivière de lʼautre, une série dʼétangs et de bassins ont été aménagés pour lʼusage.

Au milieu de terrain, il y a deux champs de riz en culture qui constituent un lien continu entre le champ de riz initial, un groupe dʼétudiants de lʼUniversité de Chieng Mai et le village. Le riz y est cultivé et récolté de façon annuelle, même si à lʼorigine il avait été envisagé à des fins expérimentales de cultiver et de récolter le riz toute lʼannée (et non de façon saisonnière). La récolte apporte entre 1800 et 2000 kilos de riz et est partagée entre tous les participants et quelques familles du village touchées par lʼépidémie du Sida.  
À lʼheure actuelle, par rapport à lʼactivation globale de " The Land ", ces deux champs constituent les zones les mieux exploitées. En outre, des arbres fruitiers et des plantes comestibles poussent un peu partout sur le terrain et nʼattendent que dʼêtre cueilli. Des légumes et différentes sortes de salades ainsi que des herbes vont être aussi plantés.

Il nʼy a ni électricité ni eau, car ce serait problématique en termes de développement du territoire dans la région. Comme lʼintention nʼest pas dʼinvestir dans la terre pour sa valeur intrinsèque, lʼabsence de ce type dʼaménagements représente une solution simple contre un tel développement. Des aménagements et des expériences à partir de ressources naturelles renouvelables seront effectués pour la fabrication dʼélectricité et de gaz.  
Le collectif dʼartistes de Copenhague Superflex a développé lʼidée du Supergaz (un système exploitant des masses biologiques, comme la merde, pour produire du gaz) et sʼest engagé à utiliser " The Land " comme laboratoire pour le développement de leur système de bio gaz. Le gaz sera exploité pour alimenter les fours de la cuisine ainsi que les lampes pour la lumière.
Arthur Meyer, un artiste américain de Chicago, est également intéressé à développer un système dʼutilisation de lʼénergie solaire, comme autre source dʼénergie à exploiter et à stocker.  
Les villageois et les étudiants des écoles et universités locales intéressés par ces projets pourront y être impliqué.

Lʼeau ne constitue pas un problème, même si des pesticides chimiques et dʼautres produits de ce type introduits sur les champs de riz se sont infiltrés dans les cours dʼeau. Au centre du terrain, isolé, se trouve un bassin dʼeau de source issue du filtrage naturel du sol. Des tests devront être menés tout au long de lʼannée afin dʼéviter tout risque de contamination. En outre, différents bassins et étangs seront utilisés pour la pisciculture. Un projet initié par Prachya Phintong, jeune artiste thaïlandais.
Parallèlement au fonctionnement de " The Land " comme laboratoire pour un environnement autosuffisant, des concepts architecturaux de vie vont être développés en marge de ʼagriculture. Ainsi, une maison de jardinier a été bâtie par lʼartiste thaïlandais Karmin Lerdchaiprasert. Même si celle-ci nʼest pas fonctionnelle, elles est considérée comme une contribution de lʼartiste au projet.

 La cuisine a été élaborée de façon commune à partir de discussions entre les artistes Karmin Lerdchaprasert, Superflex, Tobias Rehberger et Rirkrit Tiravanija. Elle a été développée en deux parties, la première lors de lʼinvitation faite à Superflex, Rehberger et Tiravanija de participer à lʼexposition : ʻʼMore works about buildings and food...ʼʼ organisée par Pedro Lapas à Lisbonne.
Les artistes avaient convenu de concevoir un projet qui intégrerait les idées de lʼexposition.  Tandis que Superflex a développé un système de production et de stockage de bio gaz, Rehberger a conçu le dispositif de transmission de cette énergie versune lampe (dessinée par lʼartiste) et vers la cuisine conçue par et pour Tiravanija. À la suite à lʼexposition à Lisbonne, lʼensemble du système sera transféré à " the Land " et installé dans une structure conçue et bâti par Karmin Lerdchaiprasert.  
Atelier Van Lieshout sʼest chargé de développer le système des toilettes, lié à la production du bio gaz. Lʼartiste Philippe Parreno et lʼarchitecte François Roche travaillent actuellement à un projet pour le hall dʼactivité principal, un endroit central qui servira dʼatelier pour différentes activités.

Autour des espaces communs que sont les champs de riz, la cuisine, les toilettes, les salles de bains et le hall principal, il y aura différentes structures dʼhabitation. Basées sur le modèle répandu des huttes de méditation des monastères bouddhiques, ces structures dʼhabitation pourront constituer des aménagements pour la méditation.
À ce jour, même si ce nʼétait pas lʼintention de départ, la plupart des projets de structures ont été conçus et réalisés par des artistes. En commençant par lʼartiste thaïlandais Mit Chai In qui, en plantant une pépinière de teck en cercle, projète de relier les plantes les unes aux autres durant leur pousse de façon à tisser une sorte de panier qui constituera la plate-forme sur laquelle il vivra. Tobias Rehberger a imaginé (et presque terminé) une structure inspiré par un plat de nourriture de sa Souabe (Allemagne) natale. Tiravanija a également quasiment achevé la construction dʼune structure basée sur trois sphères de besoins. Au premier niveau, il y a un espace commun avec une cheminée, pensé pour acceuillir une petite assemblée de personnes et être un lieu dʼéchange. Le deuxième niveau est conçu pour la lecture, pour la méditation et la réflexion, et le troisième niveau pour le sommeil.
En cours de réalisation, il y a aussi la structure dʼAlicia Framis, avec " The Billboard House ", et celle du jeune artiste thaïlandais Angkrit.

Toutes les structures sont à disposition. Il nʼy a pas de limitation dans le temps pour la culture de " The Land ". Elle est disponible à lʼemploi et est là pour ça.

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