Wang Bing est né en 1967 en Chine. Le protagoniste de L’homme sans nom vit loin des mondes de la matière et de l’esprit. Il a construit sa propre condition de survie. Il ne communique avec personne, ramasse des restes et des déchets, mais ne mendie pas. Il rôde dans des ruines de villages abandonnés, à la fois comme un animal et un fantôme. Sous la double pression économique et politique, la plupart des gens se voient privés de toute dignité dans un monde qui manque de matière et d’esprit. Mais l’homme reste homme. Il cherche toujours des raisons pour continuer de vivre.

Autoconstrucción, offre un registre vivant du quartier El Ajusco. Filmé dans des endroits très précis de ce quartier, le film emploie une narration non linéaire – et sans dialogue – entremêlant des séquences de paysage avec des scènes de couples dans leur intimité. Autoconstrucción fait aussi appel, d’une façon critique, aux structures traditionnelles de la pornographie. Le film essaie de transcender la simple description mécanique d’un phénomène (l’acte sexuel) pour créer une équivalence entre l’énergie des rencontres sexuelles et l’énergie inhérente à la construction de chaque détail dans chacune des maisons. Les matériaux et les techniques de ces maisons sont des témoins silencieux des processus qui s’y déroulent: économiques, sociales, politiques.