La Galerie Chantal Crousel est heureuse d'annoncer le début de sa collaboration avec Dominique Gonzalez-Foerster. À l'occasion de sa première exposition personnelle à la galerie, l'artiste présente la chambre humaine & la planète close. Ce projet inédit s'inscrit dans un cycle de trois « visions » ; la première, Volcanic Excursion (A vision), exposée à la Secession (Vienne, Autriche) durant l'été 2021 et la troisième à la Serpentine (Londres, Royaume-Uni) au printemps 2022.

la chambre humaine
la chambre humaine avec son lit rond et sa « baie vitrée » monochrome bleu pâle révèle l’espace du sommeil et des rêves, comme un « atelier de la nuit », lieu essentiel de rumination et d’épiphanie artistique. Un ensemble d’heures, entre deux blocs de sommeil, où se forment des inquiétudes fertiles, des attachements et des apparitions. Une chambre qui s'inscrit dans une généalogie de « chambres » imaginée par l'artiste depuis la fin des années 1990, Nos années 70 (chambre) (1992), RWF (chambre) (1993), Une chambre en ville (1996)... Les apparitions et les visions, les ami.e.s et les amitiés existent à travers des œuvres et des collaborations aux formats variés.

la planète close
il n'est pas facile de trouver la planète close dans l'univers. on la situe parfois aux confins de notre galaxie ou bien au delà de la voie lactée […]. Amenant à la « vision », ces quelques lignes pourraient devenir un livre... ou rêveraient de devenir un livre. Les « visions » sont des œuvres nocturnes apparues entre le sommeil et les rêves, cherchant à exister dans un autre état et prenant des formes multiples. Une foule d’ami.e.s, inspirateur.ice.s, humains et non-humains, apparitions devant en volcan en train de naître. Un ensemble de bagues et de cordes qui forment un réseau d’astrocytes et de neurones. Une chevelure gigantesque qui s’étale sur le sol avec une mystérieuse odeur…

la bibliothèque des cubes en bois
À la fois œuvre et bibliothèque de travail, celle-ci est une tentative d'associer, de visualiser et de matérialiser des contenus hétéroclites sous forme de cubes en bois. Sur chaque face est inscrit un film, un lieu, un livre, une date, une chanson, un événement historique, un nom...   

les gorgones
Les trois gorgones présentées sont les dernières d’une longue série d’apparitions débutée en 2012 après Lola Montez, Louis II de Bavière, Marilyn Monroe, Edgar Allan Poe, Emily Brontë, Fitzcarraldo, Gustav Von Aschenbach… Elles matérialisent une série de questions autour de la photographie, la performance, du corps comme médium artistique, la réinvention de soi, du jeu des identités dans la continuité des recherches de la Castiglione, la Casati, Claude Cahun. « […] Ces personnages, pour moi, travaillent vraiment à la lisière de ce qu’est l’œuvre d’art. Ils sont une tentative de rentrer à l’intérieur de l’œuvre et d’être l’œuvre. Quand ils vont apparaître, le public sera prévenu par un horaire, par un lieu, mais il y aura toujours quelque chose de mystérieux et de pas forcément prédéterminé. […] Pour moi, c’est complètement en résonance avec nos identités actuelles qui sont fragmentées, déplacées, d’avoir cette conception d’une œuvre qui ne peut pas s’appréhender d’un coup, ni dans le temps ni dans l’espace, puisqu’elle n’existe à aucun moment rassemblée, mais toujours fragmentée. »


la chambre humaine, 2021
Techniques mixtes
Avec les œuvres de Saâdane Afif, BLESS, Cecilia Bengolea, Giasco Bertoli, Angela Bulloch, Nicholas Mir Chaikin, Tommaso Corvi-Mora, Jean-Pascal Flavien, Heidi Foerster, Mélanie Gerbeaux, Ange Leccia, Ryo Minuit, Hans Ulrich Obrist, Gabriel Orozco,Philippe Parreno, Julien Perez, Paul B. Preciado, Marie Proyart, Anri Sala, Gisèle Vienne, Jean-Luc Vilmouth, Camille Vivier et Natsuko Uchino.

la planète close, 2021
Techniques mixtes
Réalisation de la chevelure : Mélanie Gerbeaux.
Odeur de la chevelure : barnabé fillion, ARPA studios.
Forme du texte avec Marie Proyart.



Artiste expérimentale basée à Paris, DGF explore depuis 1990 les modalités des relations sensorielles et cognitives entre les corps et les lieux, réels ou de fiction, jusqu’à interroger la distance entre la vie organique et l’œuvre. Métabolisant références littéraires et cinématographiques, architecturales et musicales, scientifiques ou pop, elle crée des
« chambres » et des « intérieurs », des « jardins », des « attractions » et des « planètes », dans les multiples sens que ces termes prennent dans les textes de Virginia Woolf ou Nathaniel Hawthorne, des Sœurs Brontë ou de Thomas Pynchon, de Joanna Russ et de Philip K. Dick.
Chez DGF, cette interrogation des espaces s’étend vers un questionnement de la neutralité implicite des pratiques et des lieux d’exposition. Ses « mises en espace », « anticipations » et « apparitions » envahissent le domaine des sens du spectateur pour opérer des modifications intentionnelles dans sa mémoire et son imagination. Hantés par l’histoire et le futur, ces espaces deviennent des conteneurs où DGF incube une forme de subjectivité qui n'existe pas encore. À travers de multiples expositions internationales, films courts, mises en scènes et concerts, l’œuvre mutante de DGF participe à l’invention des nouvelles techniques de production de conscience. — Paul B. Preciado (2019).

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