Le projet de Roberto Cuoghi pour le Pavillon italien s’inscrit dans une vision complexe qui explore les propriétés transformatrices des matériaux et la définition fluide de l’identité. Cette recherche recoupe ici une réflexion plus large sur la signification et la persistance de certaines traditions étroitement liées à l’histoire de l’art italien.

L'artiste transforme l'espace basilique de l'Arsenal en une usine de production de figures de dévotion inspirées de l'Imitation du Christ, un texte médiéval de la doctrine chrétienne qui décrit le chemin pour atteindre la perfection ascétique et que l'artiste réinterprète du point de vue de ce qui il appelle un « nouveau matérialisme technologique ». Cuoghi nous présente un processus expérimental de sculpture de la matière, réfléchissant sur le pouvoir magique des images, la force de la répétition et la mémoire iconographique de l'histoire de l'art. L'installation – atelier mis en place pour réaliser ces sculptures de bout en bout, depuis la mise en ambiance de la matière organique jusqu'à la phase de stabilisation – ne cesse d'évoluer avec l'ouverture de l'exposition : elle continue de se déployer. par décomposition et composition, mort et régénération. L’ensemble du processus a été conçu de manière à ne jamais aboutir au même résultat, créant un sentiment de dissociation qui semble faire écho au moment présent.

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