Aujourd’hui où la domination du visuel est écrasante, est-il encore possible, ou même nécessaire, de « visualiser » les gens et les choses ? La réponse réside peut-être dans une forme de médiation, dans notre capacité à créer une transparence signifiante entre les images et leurs référents. À cet égard, la photographie se trouve à un moment décisif, qui contraint à une nouvelle définition de la catégorie du « documentaire ». Plutôt que de proposer encore d’autres images de la réalité, il s’agit désormais de prendre en compte les multiples réalités de l’image photographique elle-même. De ce point de vue, Wolfgang Tillmans est de ceux qui ne cessent d’inventer des images en prise avec la complexité des vies contemporaines.