ABRAHAM CRUZVILLEGAS
AUTOCONSTRICTION APPROXIMANTE VIBRANTE RETROFLEXE
(avec la participation de Viridiana Toledo Rivera & Andrés Garcia Nestitla)

La pratique d’Abraham Cruzvillegas convoque l’histoire et la construction de soi dans des contextes économique, social et politique. Il utilise différentes stratégies de production et de réception pour créer du sens. Il donne aux objets une nouvelle vie dans de nouveaux environnements générant des changements dans leur interprétation. 

La réflexion sur les interrelations et interconnexions est au cœur de son travail. Il s’intéresse aux objets délaissés, recyclés souvent dans le contexte de la ville de Mexico ou récemment à Paris dans un projet qu’il a mené sur la Petite Ceinture. Il examine les façons dont sont construites ou reconstruites des histoires à partir d’informations, de documents, de témoignages.  

L’improvisation et l’assemblage sont au centre de sa pratique en relation avec l’idée de survie économique, du travail et du ready-made. "Mon sujet principal est de produire de la connaissance et de comprendre comment l'activité humaine produit des formes" –AC

Il a développé le projet d’Autoconstruction à partir de l’expérience de ses parents qui ont construit leur maison à partir de matériaux trouvés. L’idée est le développement d’une architecture qui fait référence au processus naturel de nécessité et d’opportunité. Il s'intéresse aux systèmes économiques alternatifs, les circuits parallèles développés dans les périphéries et alternatives à la société de consommation. Il relie deux sphères bien distinctes tout en étant parfaitement conscient de la place où il se situe.  

En 2012 il passe du processus de construction à celui d'Autodestruction dans l'idée que pour construire une nouvelle société il est tout d'abord nécessaire de détruire l'ancienne. Il réalise à Mexico, la même année, une installation à partir d'éléments récupérés provenant de sa propre maison. L'idée est de créer de l'espace pour laisser place à des nouvelles perspectives, de nouveaux désirs, laisser place à l'imagination. Dans d'autres installations, on peut retrouver des éléments de ses précédentes installations dans une idée de recyclage des formes et des idées.

L’exposition à Carré d’Art sera constituée de nouvelles œuvres réalisées en relation au contexte à partir de la collecte de matériaux dans la ville de Nîmes et inclura la participation d’un couple de danseurs traditionnels mexicains qui interagiront avec les sculptures pour produire divers sons.  
La musique, la performance, la danse sont au cœur de son travail qui est avant tout une œuvre toujours en devenir où le processus de production reste central. Autoconstriction fait directement référence au corps, la voix à l'intérieur du corps, le chant mais aussi la danse. Cette exposition sera la première d'une nouvelle série portant ce titre.

Né en 1968 et vivant à Mexico il a été présent dans de nombreuses biennales internationales et est l’artiste invité à réaliser une œuvre dans la Turbine Hall de la Tate Modern en 2015. Il a eu des expositions personnelles récemment au Walker Art Center de Minneapolis, Haus der Kunst à Munich, au Musée Jumex à Mexico.

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