Analepsis, 2003-2004 - ce projet vise à exposer la nature essentiellement cinématographique – par des procédés de montage - de la transmission télévisuelle d’information, notamment celle du journal télévisé. En produisant une séquence d’extraits décontextualisés, Sean Snyder souligne l’ambiguïté inhérente à ces brefs non-lieus intemporels.

Image Analysis (n°…), 2004 est un projet en progression qui se nourrit d’images en provenance de sources officielles telles que la Reuters ou AP, et imprimées suivant différentes techniques. En partant de bases de données originales, les images de presse souffrent de différents processus techniques de mise-en-image comme ceux du magazine, du journal ou de l’Internet. Tandis que les différentes conventions de présentation de l’image informative sont illustrées, sa résolution originelle est dissolue.

Two Oblique Representations of a Given Place, (Pyongyang), 2001-2004, est une double projection vidéo dos-à-dos, opposant deux perspectives différentes, celle du film documentaire et celle de la vidéo amateur. La première projection est extraite de la série documentaire sur la Corée du Nord « Pyongyang en Quatre Saisons » et « Changements à Pyongyang Toujours dans ma Mémoire », produite vers la moitié des années 1990 pour consommation interne. La deuxième projection est extraite d’un film amateur fait par un hydro-ingénieur américain dans le cadre d’une visite professionnelle en Corée du Nord, à la centrale nucléaire de Yongbyon en 1995. La caméra est employée comme un dispositif d’investigation, avec des zooms constants, dans l’optique d’une découverte menée librement. Le contraste entre les deux vidéos tient à la différence de traitement visuel d’un objet commun – tandis que l’une produit un discours officiel, l’autre essaye d’y échapper en faisant ses propres images et en construisant un point de vue. Dans le film amateur, les commentaires entendus par rapport à ce qui est vu sont en flagrante opposition.

Rhetoric Shift (Donald H. Rumsfeld), 2004 – Pour cette pièce, Sean Snyder a recours à des textes officiels des conférences de presse ainsi que des images diffusées par le Ministère de la Défense américain. Cette œuvre emploie la structure et le temps moyen d’une conférence tout en questionnant l’autorité du langage et en explorant les automatismes de la traduction. Le discours de Donald H. Rumsfeld, connu pour son style rhétorique, est filtré à travers une traduction en arabe, et une analyse linguistique, produisant une série de paradoxes.  

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