Wang Bing

On s’interroge, dans ce livre, sur la façon dont les peuples sont représentés : question indissolublement esthétique et politique. Les peuples aujourd’hui semblent exposés plus qu’ils ne l’ont jamais été. Ils sont, en réalité, sous-exposés dans l’ombre de leurs mises sous censure ou - pour un résultat d’invisibilité équivalent – sur-exposés dans la lumière artificielle de leurs mises en spectacle. Bref ils sont, comme trop souvent, exposés à disparaître. À partir des exigences formulées par Walter Benjamin (une histoire ne vaut que si elle donne voix aux  sans noms) ou par Hannah Arendt (une politique ne vaut que si elle fait surgir ne fût-ce qu’une parcelle d’humanité), on interroge ici les conditions d’une possible représentation des peuples.

Une longue analyse est ici consacrée au travail de poètes, peintres, photographes, cinéastes qui à travers l'histoire se caractérisent par l'attention qu'ils portent aux petits peuples, sans oublier quelques exemples plus contemporains, tel que le film du Chinois Wang Bing intitulé L’Homme sans nom.

Georges Didi-Huberman est un philosophe et un historien de l'art français. Il enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Éditeur: Les Éditions de Minuit
2012
288 pages
ISBN: 9782707322654