ans la toute première exposition d'ensemble sur l'artiste Haegue Yang, le Musée Ludwig présente l'ensemble de son œuvre, depuis les premiers objets réalisés pendant ses études jusqu'aux œuvres actuelles. L'acronyme ETA signifie « heure d'arrivée estimée », une expression que l'on rencontre souvent dans les transports en commun et les appareils de navigation. Yang est constamment en mouvement : elle fait la navette entre ses studios de Berlin et de Séoul, expose à l'échelle internationale depuis 1994 et ses voyages donnent des impulsions importantes à ses œuvres.

L'exposition ne commence pas chronologiquement mais avec son installation Series of Vulnerable Arrangements – Version Utrecht de 2006, qui fait appel à nos sens de multiples manières : une douce brise souffle dans la pièce, deux parfums se répandent, la chaleur et l'humidité sont palpables. Entourés de stores vénitiens, trois essais vidéo intitulés Video Trilogy présentent les voyages de Yang à travers diverses villes d’Europe, de Corée du Sud et du Brésil. La bande originale présente des commentaires personnels de l’artiste, qui ont ensuite été enregistrés avec la voix d’autres personnes.

L’installation d’introduction rassemble des sujets centraux dans le travail de Yang. Celles-ci touchent à des expériences contradictoires et multisensorielles entraînées par des changements de lieu fréquents : sentiments de déracinement, désir d'avancer et désir d'arrivée, tout en rejetant l'état d'installation. Jusqu’à présent, les lieux dans lesquels j’ai vécu étaient plutôt un mélange modéré de hasard et de destin qu’un choix intentionnel fait par nécessité. Bien sûr, j’ai parfois fait des choix. Mais avec le recul, ces décisions n’ont pas toujours été les miennes. Ils semblaient être un piège tendu par les circonstances et les situations. En même temps, ces lieux sont l’objet d’émotions fortes comme l’enthousiasme, la compassion, etc. De plus, selon l’environnement, l’état d’esprit et la manière de vivre peuvent varier.

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