Fabrice Gygi déploie dans les enceintes muséales des barricades semblables à celles des troubles urbains, suspend des explosifs pour les confondre avec des luminaires et érige une cabine d'isoloir temporaire pour une nation en proie à l'indécision.
L'artiste Fabrice Gygi se place dans la lignée d'un peintre figuratif, il reproduit des éléments de son environnement immédiat. Il s'approprie les caractéristiques des objets en termes de forme et de matériau, mais les transpose dans un autre contexte et leur confère une autre fonction. Dans les espaces de Magasin 3, on trouve une profusion de sculptures réalisées à partir de matériaux industriels et militaires tels que l'acier inoxydable, la toile de bâche et les sangles de tension.
La critique de Gygi s'adresse aux systèmes autoritaires de notre société à travers l'étude de l'architecture quotidienne et des objets ordinaires. Il interroge les préparatifs policiers en vue des émeutes anticipées ainsi que notre obsession pour la sécurité. Ses créations suscitent la réflexion. Des similitudes troublantes se dessinent entre un instrument de torture et une barre de gymnastique, entre un camp de réfugiés et une structure destinée à la célébration. Cependant, comme le souligne Richard Julin, commissaire de l'exposition, ses sculptures évoquent également un sentiment de "proximité et de jeu, de révolte et de résistance".
Dans le cadre de l'impressionnante exposition de sculptures présentée au Magasin 3 Stockholm Konsthall, l'artiste a conçu une nouvelle pièce monumentale. Elle évoque un sentiment d'enfermement puissant, thème central de nombre de ses œuvres. L'exposition est accompagnée d'un catalogue richement illustré ainsi que d'un essai rédigé, entre autres, par Irene Hofmann, curatrice à l'OCMA.

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